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Bataille de la fenêtre

arlesse

Poète libéré
#1
Note: C'est une parodie du monologue de Don Rodrigue dans le Cid.

Ô rage ! Ô désespoir ! Ô fenêtre ennemie !
N'ai-je donc tant vécu que pour l'hiver, furie ?
Et ne suis-je perdue dans ce froid meurtrier
Que pour voir en un jour frémir tant de degrés ?
Mon bras, qu'avec ennui toute la classe méprise
Mon bras, qui tant de fois nous évita la crise
Tant de fois combattit cet allié du froid
Echoue en cet instant, et cède à votre loi ?
Ô cruel assaillant, sur nos corps acharné !
Ennemi de toujours en un jour libéré !
Retour tant redouté, de nos troubles semeur !
Vague de vent gelé d'où s'éteint la chaleur !
Faut-il dans ce combat laisser vaincre l'Hiver,
Et céder sans retour, ou combattre sans pairs ?
Hiver, fuis de ces lieux dans l'instant, séducteur:
Cette cour ne saurait approuver tes ardeurs;
Et le froid ne pourra, par cet assaut insigne,
Malgré ses partisans, glisser entre les lignes.
Et toi, pour l'arrêter efficace instrument,
Mais d'un corps trop rouillé assez vieil ornement,
Poignée, jadis tant crainte, et qui, plus le temps passe,
Résiste de ton mieux, sans céder aux menaces,
Viens, luttons ensemble et restons bien vivants;
Reste, jusqu'à la fin, entre mes doigts tremblant.